Попала мне в руки запись песни Мистенгетт, не появлявшейся, насколько я помню, на форуме. Это -- песня «
Toute petite».
Она очаровала и растрогала меня и, кстати, навела на мысль — уж не та ли самая это песня Мистенгетт, которую Луи Лепле давал выучить Эдит для первого выступления в «Жернис» и которую Эдит так и не выучила?
Правда, в переводе книги «На балу удачи», там, где говорится о четырёх песнях, которые выбрал Лепле для первого выступления Эдит в «Жернис», четвёртая, так и не выученная, песня названа «Я притворяюсь маленькой». Это похоже, хотя и не вполне буквально на первую строку рефрена песни: «Je me fais petite, toute petite». Интересно, знает ли кто, как эта песня названа по-французски в оригинале мемуаров Эдит? Во всяком случае в
дискографии Мистенгетт вроде бы нет другой песни с названием более близко похожим на что-то, что могло бы в переводе превратиться в «Я притворяюсь маленькой».
Ну а вот и текст песни
Toute petite A.Decaye — E.Deloire 1920(?)
J’ fus pas élevée dans un couvent, dans une pension pour demoiselles
J’ai fréquenté jusqu’à sept ans la maternelle
Mais à Belleville, on grandit vite
Une fois dehors, je m’ suis instruite
J’ comprends maintenant
Je comprends même que sur Terre
Tout n’est pas soleil et lumière
Pour les pauv’ gens
Quand on est, comme moi, sans blason, sans famille
Et qu’on est affligée d’un physique comme le mien
On comprend que c’est faux, que c’est d’ l’or tout c’ qui brille
Puisque tout ce qui brille ne nous regarde point
Mais on comprend aussi qu’ c’est la vie, qu’y faut s’ taire
On s’en fout, on en rit, on en pleure, c’est pareil
Seulement, on s’ fait pas voir, on se cache, on se terre
Quand on est moche comme moi, on s’ met pas au soleil
Je me fais petite, toute petite
On n’ me voit pas, on ne sait pas que je suis là
Et dans la pénombre je marche toujours
Nul ne voit mon ombre, ne vient à mon s’cours
Je me fais petite, toute petite
Et dans la nuit je vais sans bruit, comme les souris
Et les souris, ça file vite, vite, vite!
Je me fais petite, toute petite
Toute petite
Et c’est ainsi qu’ la nuit, le jour, dans les cités et les ruelles
Je vais rôder dans les faubourgs de Whitechapel
Très philosophe, je roule ma bosse
J’apprends l’angliche avec les gosses
Des garnements
En r’vanche, tout comme à Ménilmuche
J’ leur fait parler l’argot d’ Pantruche
Ah, c’est crevant!
Mais comme il faut manger, c’est l’ tantôt qu’on turbine
Moi, dans Piccadilly, j’ vends les journaux d’ Paris
Et quand on a six pence, on se paie une tartine
Au coffee store du coin et un verre de whisky
Mais c’est l’heure de dormir, chacun prend son coin d’ porte
C’est notre boarding house, celui des courants d’air
Et c’est là qu’à la fin le sommeil nous emporte
Et qu’on rêve que l’on est la fille à Rockefeller
Je me fais petite, toute petite
On n’ me voit pas, on ne sait pas que je suis là
Et dans la pénombre je ronfle à loisir
Nul ne voit mon ombre, laissez-moi dormir
Je me fais petite, toute petite
Et dans la nuit je vais sans bruit, comme les souris
Et les souris, ça file vite, vite, vite!
Je me fais petite, toute petite
Toute petite